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L'Oribus &
Histoire et société en Mayenne

L’ORIBUS N°74 – avril 2009

Lucie Delarue-Mardrus

De Honfleur à Château-Gontier

L’itinéraire de la « Princesse Amande »

Avant-propos

C’est en découvrant un manuscrit non publié aux Archives Municipales de Château-Gontier que nous nous sommes intéressés à Lucie Delarue-Mardrus. Il nous est apparu rapidement qu’il serait judicieux de présenter plus largement cet écrivain qui s’attache à Château-Gontier, à la fin de sa vie, entre 1936 et 1945.

Nous découvrons d’abord une femme dont la vie est singulière. Ses amours, ses voyages, son oeuvre littéraire et son parcours dans un microcosme artistique parisien lui permettent de se forger un nom.  Au début du XXe siècle, elle est connue et reconnue. En retraçant ses périples, nous pouvons nous immerger à nouveau dans cette période historique et chercher à comprendre le contexte dans lequel elle évolue. Sa vie d’artiste s’étale alors sous nos yeux. Toutes les études réalisées jusqu’à maintenant montrent une vie bien remplie mais il nous faut prendre quelques distances et savoir découvrir les particularités du parcours : famille d’un milieu bourgeois, jeune fille puis femme qui cherche à maintenir ce rang au prix d’un travail sans relâche pour compenser une gestion financière hasardeuse. Les témoignages sont toujours optimistes et cachent, sauf à la fin de sa vie, les difficultés endurées. Il nous faut alors lire entre les lignes…

La retranscription du manuscrit de Lucie Delarue-Mardrus constitue la deuxième partie de cette publication . Son regard décalé, étranger à la ville de Château-Gontier, dans une période troublée par la Seconde Guerre mondiale, valait qu’on y attache un intérêt tout particulier.
Elle y raconte entre autre le quotidien des habitants et laisse percevoir ses analyses des événements nationaux à partir de son refuge mayennais. Ce document original nous permet de vivre de l’intérieur ses interrogations, ses analyses et ses pressentiments tout en prenant connaissance de la vie au quotidien de la capitale du Haut-Anjou. Les jugements d’une « étrangère » à la ville nous offrent des regards nouveaux.
La fin de ce travail correspond aux dernières années de vie de Lucie Delarue-Mardrus. Il lui faut alors s’organiser pour échapper aux dures réalités de l’Occupation : conditions matérielles médiocres, publications impossibles, l’argent manque et la Gestapo menace. Lucie Delarue-Mardrus connaît la libération de Château-Gontier mais meurt avant la victoire des Alliés. Pour une fois, elle ne pourra pas mettre en livre un des épisodes majeurs de sa vie.

Cette étude est le résultat d’une recherche plurielle. Nous tenons à remercier ici toutes les personnes qui nous ont aidés à mener à bien ce travail. D’abord M. Lebrec, responsable des Archives municipales de Château-Gontier qui nous a donné connaissance du manuscrit inédit de Lucie Delarue-Mardrus. M. Leclerc pour son témoignage précieux, Mme Bussy, M. Leconte et le musée Eugène Boudin de Honfleur pour avoir ouvert leurs collections particulières de documents ; Mme Laurence Ladier qui a mis à notre disposition sa bibliothèque personnelle; Mme Mountain pour son accueil chaleureux au Pavillon de la Reine à Honfleur et M. et Mme Landais qui ont bien voulu accepter notre visite au 108, Grande-Rue à Château-Gontier. L’achat par la municipalité d’un album photo personnel de l’écrivain permet aussi d’avoir une iconographie originale.

Nous n’oublions pas bien sûr les membres de L’Oribus pour leurs conseils avisés et leurs relectures précieuses.

Sylvie Béthuel, Loïc Bouillé