1917. Les régiments mayennais dans la Grande Guerre
1917 devait être l’année de la victoire. La disparition pure et simple de l’allié russe, emporté par les Révolutions, l’écroulement de l’armée italienne à Caporetto, la guerre sous-marine à outrance décrétée par l’Allemagne, la lassitude des populations et le doute qui s’insinuait dans les esprits en firent, pour la France, une des années les plus noires de la guerre. Une lueur d’espoir se levait toutefois, avec l’arrivée des Américains.
S’ils n’attendaient pas d’elle qu’elle fût décisive, faute de disposer des moyens nécessaires, l’année 1916 devait, dans l’esprit des Alliés, voir la puissance de l’ennemi suffisamment amoindrie pour qu’ils se trouvent à même de lui porter en 1917 le coup fatal qui mettrait enfin un terme, victorieux, à un conflit dont ils sentaient bien que les peuples commençaient à se lasser.
La grande offensive du printemps de 1917 s’annonçait donc. Le remplacement mi-décembre 1916 du général Joffre par le général Nivelle, artilleur émérite qui venait de se distinguer à Verdun, se voulait un gage supplémentaire de succès. On sait ce qu’il en advint et le Chemin des Dames restera dans la mémoire collective comme un lieu maudit, le symbole du sacrifice d’une troupe lancée inconsidérément dans une entreprise vouée à l’échec. Il faudra le doigté du général Pétain, succédant à Nivelle le 15 mai 1917, pour rétablir l’ordre dans une armée secouée par les mutineries.
Les circonstances ont fait qu’aucun des quatre régiments actifs de la Mayenne : 124e, 130e, 324e et 330e RI, n’a participé à l’offensive du 16 avril au Chemin des Dames. Mais ils ont passé le plus clair de l’année sur les Monts de Champagne et s’y trouvaient encore au début de 1918.
Bernard SONNECK, 1917. Les régiments mayennais dans la Grande Guerre, L’oribus, 2017, Laval.