Des obus pour la guerre
Lors de la mobilisation d’août 1914, les ouvriers des usines Chappée d’Antoigné (72) et de Port-Brillet (53) partent au front. 30 ouvriers de l’usine de Port-Brillet meurent la première année du conflit.
Une nouvelle forme de guerre apparaît où les belligérants emploient des technologies issues de la révolution industrielle de la fin du XIXe siècle. L’artillerie est plus puissante, plus performante. Les premières automobiles ouvrent la voie aux premiers chars d’assaut. Les avions d’abord utilisés pour espionner l’ennemi, lâchent leurs premières bombes. Les sous-marins complètent la navale. Le chemin de fer autorise des déplacements plus rapides des troupes, de l’armement, des munitions. Le téléphone rend les communications plus rapides. Pire, les progrès en chimie sont utilisés pour fabriquer des gaz de combat utilisés par les Allemands dès 1915. Un nouveau concept apparaît celui de « guerre totale ». Cette nouvelle forme de conflit mobilise l’armée mais aussi « l’arrière » c’est-à-dire les usines, les forces économiques, financières et civiles. L’État organise l’industrie, il « étatise » les productions nécessaires à la guerre
Les civils deviennent un rouage essentiel dans cette mobilisation. Femmes, jeunes, « vieux » deviennent des acteurs de la guerre. Le grand quartier général peut fixer des objectifs de guerre, ils ne peuvent se réaliser sans les usines tournant à plein rendement pour fournir armes, munitions et matériel. Pour ce faire, le gouvernement décide de renvoyer vers l’arrière les ouvriers mobilisés et de procurer ainsi aux usines ces bras qui leur font défaut depuis août 1914.
C’est dans ce schéma que s’inscrivent les usines Chappée, les ouvriers qui ne sont pas morts au front rentrent pour assurer la production d’obus et de grenades. Comme de nombreuses autres entreprises en France la société Chappée va travailler pour la guerre, pour la Défense nationale. Ce numéro spécial de L’Oribus est consacré à ce combat-là.
La paix revenue, les survivants parleront du sacrifice des poilus des tranchées et du dévouement de l’arrière…