L’affaire René Suhard
Pourquoi la veuve Suhard à qui l’on confie des nouveaux-nés abandonnés quitte son domicile un jour de juillet 1778 ?
Jocelyne Dloussky s’appuie sur les archives du procès pour mener le récit d’un cruel fait divers lavallois de la fin du siècle des Lumières. Mis en image par Robert Lerivrain, le résultat, saisissant, retrace la fuite en avant de Renée Suhard.
Cette femme exerce la profession de meneuse d’enfants. On lui confie des nouveau-nés qu’elles mènent à Paris pour qu’ils soient placés à l’hospice des enfants abandonnés. La route est longue et les aléas du voyage nombreux. Un grand nombre de ces enfants meurt accidentellement en route faute de soins et de nourriture. Beaucoup succombent également avant le départ, alors qu’ils se trouvent encore au domicile de la veuve Suhard. Les soupçons ne tardent pas à entourer cette femme : empoisonnement, négligence, crime ?
Accusée d’avoir empoisonné et laissé mourir plusieurs enfants et nourrissons retrouvés enterrés dans le cellier de son domicile, ruelle des Cornetteries. Renée Suhard est brûlée vive sur la Place aux Blés le 22 mai 1779.
Jocelyne Dloussky et Robert Lerivrain, L’affaire René Suhard, Laval 1778-1779. (Les cahiers de l’Oribus).