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L'Oribus &
Histoire et société en Mayenne

Alfred JARRY. Hommes de lettres Lavallois. L’Oribus numéro 117, septembre 2023

Au sommaire,

  • Dominique Remande, Itinéraire d’un enfant lavallois
  • Hélène Lindner Bonnin, La maison natale : l’enquête
  • Jean-Yves Gougeon, Militaire à la caserne Corbineau
  • Xavier Villebrun, Jarry et lemercier de neuville inventeurs de la marionnette contemporaine
  • Xavier Villebrun, Rencontre lavalloise autour des monstres
  • Michel Ferron, Portraits, statues et sculptures. Un parcours jalonné de rencontres avec plusieurs artistes

Éditorial.

Pour honorer le 150e anniversaire de la naissance d’Alfred Jarry, le comité de rédaction de L’Oribus a fait le choix d’évoquer en priorité l’ancrage lavallois et mayennais du père d’Ubu roi.

Ce parti pris de proximité ne saurait faire oublier la dimension d’une œuvre complexe et inclassable mais a pour but d’en souligner le contexte à partir de l’univers familier de son créateur.

On peut s’étonner de l’attachement porté par Jarry à sa ville natale qu’il quitte à l’âge de 6 ans avant de n’y revenir que pour de courtes périodes ou des occasions limitées, durant sa brève existence de 34 ans.
La ville reste associée au bonheur de la petite enfance vécue dans la maison familiale (dont la localisation est désormais attestée) située sur l’actuel quai Jehan Fouquet, où s’établira avec sa soeur Charlotte une complicité qui ne fera que croître avec le temps.
Laval est aussi la ville-refuge où Jarry revient pour échapper à la précarité du cercle des revues littéraires ou à la poursuite des créanciers parisiens : son père Anselme l’y accueille dans la maison familiale rue de Bootz.

Puis, avant la période de la caserne Corbineau, en 1895, Laval devient la ville du jeu et du sport : pratique de l’escrime dans la salle d’armes Carrière, rue Échelle Marteau, longues chevauchées en vélocipède sur sa bicyclette Clément, parties de pêche à St Pierre-le-Potier…

Mais au-delà de ces traces éparses dans le paysage lavallois (auxquelles il faudrait ajouter la salle d’armes du Maître d’Armes Félix Blaviel, quai Sadi Carnot et la rue Charles Landelle, où, veillé par Charlotte, Jarry « répétera sa mort » avant de mourir quelques mois plus tard à Paris), les personnages créés par Jarry entretiennent des liens mystérieux avec d’autres compatriotes, tels le peintre Rousseau, son ancien voisin de la Porte Beucheresse, le marionnettiste Lemercier de Neuville ou le chirurgien Ambroise Paré.

Enfin, on mesure la fécondité de l’univers de Jarry aux oeuvres qu’il a pu inspirer à des artistes aussi variés que Zadkine, Tatin, Del’Aune ou Robert Lerivrain.

Michel Ferron